Les énergies traditionnelles polluantes et de plus en plus coûteuses ont permis de détourner une partie de la consommation des ménages vers les énergies renouvelables, avec au premier rang les granulés de bois. Bien que la motivation des consommateurs reste plus économique qu’écologique, elle permet néanmoins de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
La demande en chauffage au granulé a connu une croissance importante grâce aux aides du gouvernement (MaPrimerénov), et à l’interdiction de renouvellement des appareils au fioul depuis le 1er juillet 2022. Le marché des chaudières à granulé a bénéficié de cette mesure puisque le fonctionnement d’une chaudière au fioul est très proche d’une chaudière au granulé de bois (stockage, réseau hydraulique, eau chaude sanitaire).
Entre 2020 et 2021, les ventes de chaudières à granulés ont augmenté de 120%, soit 32 000 appareils. Les ventes de poêles à granulés ont quant à elles augmenté de 41%, soit 180 000 appareils vendus (source Propellet).
Cependant, dans le même temps, l’actualité a été particulièrement imprévisible et brutale (COVID, crise énergétique et guerre en Ukraine), et les conséquences se sont fait ressentir dans de nombreux secteurs de l’économie et la filière granulé n’a pas été épargnée : fortes tensions sur la ressource en granulé, avec une demande supérieure aux capacités de production (anticipation d’achat des consommateurs, surstockage) et des tarifs qui ont été multipliés par 2 sur le cours de la tonne de pellets (hausse du prix de revient, spéculation) en un an.
Si la filière ne peut répondre de façon instantanée à cette demande inattendue, elle reste ambitieuse sur le long terme. Grâce à l’extension de certaines lignes de production et la construction de nouvelles usines de granulation, la filière prévoit l’arrivée progressive de 1 million de tonnes de production supplémentaire d’ici 2024 et un doublement de la capacité de production d’ici 2028.
La nouvelle règlementation thermique RE2020 a fixé des objectifs ambitieux pour l’utilisation du bois dans la construction, ce qui dynamise la filière bois française et donc la filière « granulé ». En effet, pour chaque unité de bois d’œuvre produite correspond mécaniquement une unité de sous-produits (sciure, copeaux…) utilisable notamment pour fabriquer du granulé.
Alors certes les prix ont augmenté et il est peu probable qu’ils redescendent un jour à leur niveau d’avant crise mais il n’en reste pas moins que c’est l’ensemble des énergies qui ont été touchées. Et le granulé est et restera une source de chauffage économiquement rentable. Graphique à l’appui (source SOeS – CEEB T2 2022), il conserve une belle marge d’avance sur les autres types d’érnegie.
En conclusion, pas de quoi décourager ceux qui ont déjà adopté le granulé ni ceux qui ont pour projet de s’équiper à l’avenir !